Violences sexuelles dans l' église en France 11 évêques ou anciens évêque mis en cause pour des signalements
Un nouveau séisme secoue l'Église catholique après les aveux de Jean-Pierre Ricard, ancien archevêque de Bordeaux.
Le parquet de Marseille a ouvert une enquête préliminaire à l'encontre du cardinal pour agression sexuelle aggravée.
Les faits, qui auraient eu lieu il y a 35 ans, concernent une jeune fille de 14 ans à l'époque.
C'est l'un des hommes les plus influents de l'église qui est visé par la justice. Jean-Pierre Ricard, 78 ans, ancien président des évêques et à ce jour, toujours cardinal, a reconnu un comportement répréhensible. Sa lettre a été lue lundi par l'archevêque de Reims, Éric de Moulins-Beaufort, lors d'une conférence de presse convoquée en urgence. "Je me suis conduit de façon répréhensible avec une jeune fille de 14 ans. Mon comportement a nécessairement causé chez cette personne des conséquences graves et durables".
Des faits a priori prescrits
Les faits remontent à une quarantaine d'années. À l'époque curé, Jean-Pierre Ricard aurait embrassé une mineure. Un nouveau séisme, un an seulement après le rapport Sauvé sur la pédocriminalité. "C'est très grave et c'est très choquant pour beaucoup de gens puisque c'est un cardinal. Et aujourd'hui, il est encore électeur d'un futur pape s'il devait y avoir un conclave", affirme Christine Pedotti, directrice de la rédaction de "Témoignage chrétien".
Le parquet de Marseille a ouvert une enquête pour agression sexuelle aggravée. "Que l'on puisse dire, telle personne a avoué, a révélé, qu'il a commis un certain nombre d'actes, va faciliter la parole pour les victimes", estime Carole Damiani, membre de la commission Sauvé sur les abus sexuels dans l'église. Les faits sont prescrits, mais le cardinal Ricard a fait savoir qu'il était à disposition de la justice.
Ce mercredi matin, le président de la Conférence des évêques de France s'est à nouveau exprimé, jugeant que renouer la confiance avec les fidèles serait "long et difficile". Eric de Moulins-Beaufort a également souligné un progrès dans la gestion de ces affaires. "Nous apprenons à traiter (ces affaires) avec plus de rigueur et plus d'efficacité. C'est un apprentissage douloureux, nécessaire, et peut-être progressif", a-t-il déclaré au micro de la radio RTL.
Il y a deux jours, la Conférence des évêques de France avait révélé que dix anciens évêques allaient ou avait eu affaire à la justice. Huit ont été mis en cause pour abus, dont le cardinal Ricard, et deux autres pour "non-dénonciation".
TF1 | Reportage Maurine Bajac, Baptiste Guénais, Séverine Fortin
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