Sénégal : une crise politique majeure qui aurait pu être évitée
Comment expliquer les récents accès de violence politique au Sénégal, pays tant vanté par le passé pour sa supposée « exception démocratique » ? Ces dernières années, les crises politiques se répètent et se ressemblent : une dizaine de morts en janvier-février 2012 après l’annonce de la candidature du président sortant Abdoulaye Wade à un troisième mandat ; 14 morts en mars 2021 suite à l’arrestation de l’opposant Ousmane Sonko ; 4 morts en juillet 2022 lors des manifestations contre l’invalidation des candidats des listes d’opposition aux législatives ; enfin, 23 morts début juin 2023 après la condamnation du même Ousmane Sonko pour « corruption de la jeunesse ». Cette dernière crise a particulièrement marqué les esprits. Pourtant, ses ingrédients étaient bien connus depuis longtemps… Usure du pouvoir et tentation autoritaire En 2012, Abdoulaye Wade s’était porté candidat à sa propre succession alors qu’il avait déjà effectué deux mandats présidentiels, ce qui avait entraîné une
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