Éduquer sans sanctionner ? Les malentendus de l’éducation positive
Le travail éducatif appelle surtout à encourager, soutenir, valoriser, mais il ne peut se passer d'interdiction. Shutterstock Comment réagir face aux caprices et aux actes de désobéissance d’un jeune enfant ? L’envoyer dans sa chambre pour le punir, est-ce être trop strict ou cela revient-il à lui fixer des limites nécessaires ? En ce printemps 2023, psychologues et familles se divisent de nouveau sur ces questions, ravivant le débat autour d’une éducation sans contrainte et sans sanction, ou « positive » – un idéal qui pourrait recouvrir de douces et dangereuses illusions. Nul ne contestera qu’il fallait débarrasser le processus éducatif de toute violence physique et psychologique. La brutalité éducative des siècles passés fait froid dans le dos. De la férule au bonnet d’âne, du pensum au cachot, la liste des pratiques punitives déployées est terrible et presque infinie, comme l’a montré le Dictionnaire du fouet et de la fessée récemment publié aux Presses universitaires